Acheter un logement, pour beaucoup, représente le rêve ultime de stabilité et d'accomplissement personnel. Mais ce rêve peut rapidement tourner au cauchemar dans certains pays, où l'écart entre le revenu moyen et le prix de l'immobilier est vertigineux.
En 2024, la situation immobilière mondiale reste profondément inégalitaire. Alors que certains pays comme l'Allemagne ou les États-Unis maintiennent un rapport assez équilibré entre salaires et prix des logements, d'autres connaissent une véritable crise de l'accessibilité.
Le classement suivant repose sur une estimation simple mais puissante : combien d'années faut-il travailler, avec un revenu moyen, pour pouvoir s’offrir un logement dans son pays ? Ce chiffre permet de mesurer très concrètement le niveau de difficulté pour devenir propriétaire.
Dans cet article, nous allons explorer les dix pays où l’achat immobilier est le plus difficile, en mettant en lumière les causes économiques, sociales ou géopolitiques qui alimentent cette problématique. Nous accorderons également une attention particulière à la France, pour situer notre pays dans ce contexte mondial.
En France, il faut en moyenne 12,3 années de revenus pour pouvoir acheter un logement, ce qui place le pays à la 55ème position dans ce classement mondial.
Malgré les tensions immobilières dans certaines métropoles comme Paris, Lyon ou Bordeaux, la France reste relativement accessible en comparaison avec des pays où le marché immobilier est bien plus déséquilibré. Le marché français bénéficie d'un système de crédit immobilier relativement stable et encadré, ce qui limite les flambées spéculatives majeures.
La politique du logement social, les aides à l’accession à la propriété et les régulations fiscales comme la loi Pinel participent également à maintenir un certain équilibre. Cependant, dans les grandes agglomérations, l’accès au logement reste un défi croissant, notamment pour les jeunes générations.
En Thaïlande, 26,5 années de revenu moyen sont nécessaires pour acheter un bien immobilier. Bangkok et les villes touristiques voient les prix s’envoler, notamment à cause des achats étrangers.
Les jeunes générations, avec des salaires modérés, ont de plus en plus de mal à accéder à la propriété, tandis que les promoteurs privilégient les segments de luxe et les investissements étrangers plutôt que les logements accessibles.
Aux Philippines, devenir propriétaire demande en moyenne 27 années de revenus. La forte croissance urbaine a entraîné une hausse des prix dans les grandes villes comme Manille ou Cebu.
Le développement des infrastructures attire les investisseurs étrangers, augmentant la spéculation. Toutefois, les salaires des travailleurs locaux ne suivent pas cette dynamique, ce qui crée un marché à deux vitesses.
Le Liban, avec 27,4 années de salaire requis, subit une crise immobilière aggravée par l’effondrement de son économie. La livre libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur depuis 2019.
L’inflation massive, la corruption et l’instabilité politique rendent l’investissement immobilier risqué et souvent hors de portée pour le citoyen moyen. Les prix, bien qu'en baisse pour les étrangers, restent élevés en monnaie locale.
En Chine continentale, il faut en moyenne 29,6 ans de revenus pour acheter un logement. Bien que les salaires aient augmenté, l’explosion du marché immobilier a rendu l’accès à la propriété très difficile.
Dans des villes comme Pékin, Shanghai ou Shenzhen, les prix ont atteint des niveaux démesurés. L’achat immobilier reste cependant une priorité culturelle, poussant de nombreuses familles à s’endetter lourdement ou à s’appuyer sur les parents pour financer un bien.
Hong Kong reste l’un des marchés immobiliers les plus chers du monde. Avec 32,1 années de revenu nécessaires, les habitants peinent à devenir propriétaires.
L’extrême densité urbaine, la rareté des terrains constructibles et les investissements massifs venant de Chine continentale ou d’investisseurs étrangers alimentent une flambée constante des prix. Malgré des salaires relativement élevés, l’écart avec les prix immobiliers reste abyssal.
Au Népal, il faut 35,2 années de revenu moyen pour accéder à la propriété. Dans ce pays montagneux, les terrains constructibles sont rares dans les zones urbaines, ce qui fait grimper les prix.
De plus, la migration rurale vers les villes a intensifié la pression sur le marché immobilier, notamment à Katmandou. Les salaires y sont insuffisants pour suivre le rythme d’inflation immobilière, rendant l’acquisition d’un logement très difficile pour la majorité.
Le Sri Lanka exige 36 années de revenus pour qu’un citoyen moyen puisse acheter un bien immobilier. Le pays, frappé récemment par une crise économique sévère, voit son secteur immobilier devenir de plus en plus inaccessible.
L’inflation, les difficultés d’importation de matériaux de construction et une dette publique massive ont poussé les prix à la hausse. Dans le même temps, les salaires stagnent, créant un fossé insurmontable pour les jeunes foyers souhaitant devenir propriétaires.
Au Cameroun, il faut 42,9 années de revenu moyen pour acheter un logement. Le pays souffre d’un déséquilibre entre les revenus faibles et la hausse constante des prix immobiliers.
Dans des villes comme Douala ou Yaoundé, les loyers et prix d’achat atteignent des sommets alors que les salaires restent très bas. Les politiques publiques de logement peinent à suivre une urbanisation rapide et incontrôlée, aggravant les problèmes d’accès au logement.
Avec 43,1 années de salaire moyen nécessaires pour acheter un logement, l’Éthiopie arrive en deuxième position. Bien que le pays ait connu une croissance économique dans les années 2010, les inégalités restent criantes.
Les salaires stagnent pendant que les prix de l'immobilier montent, particulièrement dans la capitale Addis-Abeba, où la demande dépasse de loin l'offre. Le secteur immobilier est souvent dominé par des investissements étrangers ou par une élite locale, excluant une grande partie de la population de l’accès à la propriété.
En Syrie, il faut en moyenne près de 102 ans de revenus pour acheter une maison. Ce chiffre astronomique reflète la situation économique et politique dramatique du pays.
Depuis le début de la guerre civile en 2011, l’économie syrienne est en ruines : inflation galopante, dévaluation de la monnaie, infrastructures détruites, et effondrement du pouvoir d’achat. Dans un tel contexte, même les logements les plus modestes restent inaccessibles pour la majorité de la population. De plus, l'insécurité foncière et la fuite des capitaux rendent la reprise du marché immobilier extrêmement difficile.